Small is Beautiful

Ce beau concert en VRAI (qu’est-ce que ça nous a manqué) est aussi l’occasion de célébrer les 25 ans de Giro music.
13 juillet 2021

Giro Music fête ses 25 ans assis/debout !

Ce beau concert en VRAI (qu’est-ce que ça nous a manqué) est aussi l’occasion de célébrer les 25 ans de Giro music, petite structure de passionnés qui organise les tournées de Vaiteani. Cet anniversaire, célébré dans un fragile contexte de reprise d’activités, est aussi un temps de réflexion sur notre métier d’organisateur de concerts, sur ce que nous pouvons apporter aux divers publics et en quoi le spectacle vivant / la culture sont apparus essentiels à beaucoup de gens depuis le confinement de mars 2020.La pandémie amène beaucoup de questions, et nous devons chercher des réponses ensemble, gens du métier et spectateurs. C’est pourquoi nous publions un texte, disponible ci-dessous.Et puis nous attendons bien sûr impatiemment de vous retrouver sur l’une des dates suivantes, pour faire la fête ensemble.

Giro music et le public : noces d’argent

Giro : petit mais costaud

Giro music, ce nom vous est peut être familier.. ou peut être pas, mais vous nous connaissez certainement nos artistes : Kora Jazz Trio, Vaiteani, Selia, Fanfara station, Hono Winterstein…. Giro music est une petite société d’entrepreneurs de spectacle, qui conçoit la production musicale de manière artisanale : c’est-à-dire avec l’amour de la musique et de ses métiers, sans démesure mais avec professionnalisme. Du professionnalisme, il en faut pour tenir 25 ans et gagner la confiance des programmateurs.  Mais il faut surtout de la passion et de l’amour pour avoir l’intuition, celle qui permet de mener le public vers des artistes au talent étincelant, mais qui ne répondent à aucun formatage. Et puis, être une petite structure artisanale de production (comme on en compte tant) revêt quelques avantages. D’abord parce qu’on ne s’ennuie JAMAIS car on apprend vite à faire plein de métiers dans une même journée/ heure/ minute. Mais surtout une petite structure (enfin petite par la taille mais grande par le talent… on apprend vite aussi à se faire confiance, s’auto congratuler, et garder la foi, pour ne céder ni au découragement ni au Burn out) quand on est une petite structure, donc, on est plus souple, plus réactif, on s’adapte.

Savoir nager, savoir rebondir

C’est ce qui nous a sauvé, nous les gens du spectacle, au cours de cette « Annus horribilis » comme dirait Elisabeth II : la pandémie nous est tombée dessus, entraînant des mesures sanitaires drastiques et mondiales. Finis les grands festivals d’été et les tournées internationales.  Compliqué d’établir un planning fiable de reprise d’activités.Depuis plusieurs années déjà, la crise de l‘industrie du disque alliée à la multiplication des plateformes de distribution et des supports numériques, avaient déjà engendré une baisse importante des rémunérations. Une première vague de faillites ou de reconversion s’était opérée parmi nous, les artisans des musiques du monde (secteur qui dégage moins de bénéfices que d’autres esthétiques musicales). La précarisation avait atteint beaucoup d’entre nous.Mais est ce que la pandémie que nous traversons n’a fait qu’empirer la situation, ou va-t-elle irrémédiablement changé les choses ? Huumm… C’est un peu des deux, sans être tout à fait ça.

Danser sur un fil

La précarisation est un fléau qui s’est accentué, les artistes et les gens du spectacle ont fait partie des catégories qui (au même titre que les restaurateurs, les intérimaires…) ont été particulièrement touchés. Combien d’artistes à l’issue de cette crise ont posé et abandonné l’instrument. Combien n’y reviendront peut- être pas ?  Mais, dans le même temps, un contexte inédit est apparu favorisant parfois les artisans que nous sommes : en l’absence de certitudes sur un calendrier événementiel (déconfinement total ? partiel ? reconfinement ? public debout ? assis ? couché ? pas bougé ?), la souplesse d’adaptation des petites structures est un atout. Pas de grosses machineries à freiner, c’est plus confortable. On informe les équipes que ça va tanguer, on s’accroche à la barre, et on peut opérer un 360 ° dans la minute. Et puis il y a les incertitudes liées aux lieux de concerts, qu’il s’agisse de la destination géographique (fermetures de frontières, confinement de région, de département..) ou de la diminution mondiale de grands rassemblements festifs qui, lorsqu’ils se déroulent, sont sous la menace d’un arrêt brutal pour causes sanitaires.

Small is beautiful

Désormais, on privilégie les spectacles de dimensions plus modestes, la multiplication d’initiatives culturelles de proximité… bref de ce qui peut faire le pain des petites structures, d’artistes émergents et intermédiaires alors que les grandes productions ne peuvent s’y lancer : leurs coûts élevés exigent une rentabilité que seul un nombre important de spectateurs peut garantir. Faut-il parler ici de notre capacité d’adaptabilité, de résilience sans tomber dans le misérabilisme, ni la forfanterie ? Le travail n’est rien sans l’aide de notre ami “coup de bol” : parfois, les petites structures sont sauvées de la faillite par une simple date. Ou au contraire, elles sombrent à cause d’une annulation, d’un passe sanitaire ? Notre équilibre est précaire. Mais nous sommes des acrobates.